L'enfer est pavé ... avec l'argent de nos impôts!

Publié le par Eva Mantendre

La taille, l'impot et la gabelle écrasant le peuple

La taille, l'impot et la gabelle écrasant le peuple

A la demande d'Eva et dans un esprit de pluralisme et de diversité, j'héberge une rubrique militante de spinaliens mécontents -qui viennent de recevoir leur feuille d'impôts fonciers- et s'étonnent des dernières déclarations publiques de nos élus qui veulent financer la rénovation urbaine du patrimoine privé avec de l'argent public. Les contribuables en colère ne sont pas loin! Marcelle L.

Stupeur catatonique  à la découverte du programme  «  Epinal au Coeur  » lancé avec tambours et trompettes ( Préfet et élus de l'agglomération ) dernièrement. Ou l'on découvre dans la presse que la ville va donner de l'argent aux ménages qui décident d'acheter un bien immobilier vide depuis deux ans. L'objectif final étant qu'ils viennent vivre en centre ville et renforcer la démographie locale en berne. Le sport national du claquage de l'argent des autres a trouvé un terrain de jeu supplémentaire à Epinal ainsi que dans les 220 autres villes bénéficiaires. Un électoralisme difficilement dissimulable qui force à se poser une nouvelle fois la question de l'emploi des ressources financières  par les pouvoirs publics et collectivités.

 

 

L'enfer est pavé ... avec l'argent de nos impôts!

Traiter des conséquences comme si c'était des causes ?

Bien sur qu'il faut avoir une ville attractive Monsieur le Maire ! Bien sur qu'il faut diminuer la vacance des immeubles ! Bien sur que personne n'ira contre une distribution somptuaire d'argent qui finira bien par ruisseler sur la ville !  Mais la solution la moins couteuses pour les fonds publics ne serait-elle pas de reprendre le problème à la base, et de laisser Epinal redevenir naturellement attractive ? C'est à dire -passée l'étape du déni et du storytelling habituel des politiques- être une véritable ville confortable et peu chère à vivre ? Il est évident que la disparition promise de la taxe d'habitation par l'état ne suffira pas pour cela, toutes les villes et villages -dans l'absolu, ils se font concurrence- étant logés à la même enseigne. Ce qui renvoie à la réduction inévitable du montant de la fiscalité foncière. A moins de trouver du pétrole dans le sous sol vosgien ou d'un coup de foudre pour Epinal d'une multinationale manufacturière qui veut implanter une méga-usine créatrice d'emploi, c'est une solution incontournable!

 

Faute d'une valeur locative élevée la réduction de la taxe foncière est la seule variable d'ajustement pour l'attractivité immobilière

Certains contribuables demandent même une diminution de 50% de la taxe touchant les propriétaires de terrains et bâtiments. « Il est naturel de ne pas vouloir souffrir et de rester dans sa zone de confort. Mais si la commune et l'agglomération ne réduisent pas leur train de vie de moitié, malgré les coups de pouce financiers aléatoires de l'état, les ménages avec enfants n'ont pas financièrement intérêt à habiter à Epinal. A surface comparable en périphérie on paye deux fois moins et on n'a pas de travaux interminables à subir. On y est bien plus au calme » témoigne André, cadre commercial qui a quitté la ville avec femme et enfants il y a cinq ans.

 

 

L'enfer est pavé ... avec l'argent de nos impôts!

Adapter les dépenses aux besoins des habitants et non aux envies dirigistes des élus

Réduire les prélèvements obligatoires, cela obligerait Epinal à s'adapter et à réduire une politique d'évènementiels ( sportif et culturel ) et une communication de prestige, totalement délirants pour une petite ville comme la nôtre. Si ces «  investissements  »  servent avec opportunisme les entreprises vosgiennes ( cas des vélos à assistance électrique: attention au fameux capitalisme de connivence et à l'entre soi... ) cela reste une pratique malsaine de redistribution et d'orientation administrative de l'économie digne de la meilleure utopie socialo-marxiste, qui, s'il était nécessaire de le rappeler, avait décidé une fois pour toute du bonheur d'autrui ... par la contrainte. La fiscalité et la bureaucratie sont de nouvelles formes de contrainte, moins douloureuses qu'un séjour au goulag, mais bien plus pernicieuses. C'est un parasitisme invisible -qui participe malgré tout à construire la paix sociale par une redistribution forcée- mais dont on peut se passer, dès lors que l'on est doté d'un tant soit peu de lucidité et de capacité de se projeter dans le long terme.

 

Des vessies pour des lanternes

« Il faut donner l’envie de venir habiter à Épinal, il faut donner l’envie d’y consommer, il faut donner l’envie d’y investir » aurait affirmé notre très cher édile et Président de la Communauté d'Agglomération lors de la présentation d'Epinal au Cœur. Un plaidoyer aux accents propagandistes, alors que personnellement -et très égoïstement- je n'ai aucune envie qu'il y ait plus de monde en centre ville ! Je tiens à ma tranquillité quotidienne et à la fluidité de circulation ! Un lancement avec tambours et trompettes avec ses incantations chamaniques qui n'apporte pas de véritable solution à la décroissance démographique. Au contraire, un tel argumentaire subventionné avec prodigalité pousse à la défiance les éventuels candidats: qu'est ce que cela cache ? Par ailleurs toute personne censée se méfie de ses envies ( y compris de celles des élus...) : c'est une auto-manipulation qui nous amène à les prendre pour des réalités.

 

 

Contenir n'est pas réduire

Ne pas augmenter le ratio de la taxe foncière depuis plusieurs années, comme s'en vante notre bon maire ( ce qui est faux puisque la base augmente de +1,19% à 1,35% pour les différentes taxes en 2018 après un +86,49% pour l'intercommunalité en 2017 ), ce n'est pas la réduire, c'est en partie compenser sa pression confiscatoire du montant de l'inflation. Mais les revenus et retraites n'augmentant pas du même ratio dans les Vosges c'est donc bien une taxe locale qui augmente et pénalise les ménages.

 

Moins d'impôts = plus de ruissellement pour les ménages?

Les impôts c'est comme des coups de marteaux sur les doigts: on a encore mal même quand on ne se tape plus dessus. Et à moins d'un dérèglement psychologique du centre du plaisir, cela n'a jamais fait plaisir pendant et après.  C'est une dépossession du travail et de la richesse des individus. N'oublions pas qu'en démocratie les impôts et leur montants, ce n'est pas une fatalité. Ils peuvent diminuer, même si cela désespère ceux qui jouent avec notre argent, persuadés qu'il leur appartient à due proportion d'une année sur l'autre. Il suffit d'avoir un peu de mémoire, de bien voter aux prochaines élections ou de sensibiliser ses élus. Sachant que l'état dispose déjà de la TVA et des taxes sur les produits pétroliers ( 2/3 de son budget). Nos achats financent les activités régaliennes nationales et peuvent aussi couvrir la totalité des dépenses des collectivités.

 

Des effets à venir sur le marché de l'immobilier

550 nouveaux logements de programmés par rénovation aidée sont prévus par la ville dans le cadre du programme d'Amélioration de l'Habitat et de Renouvellement Urbain. Une offre biaisée et supplémentaire sur le marché qui ne va pas aider la remontée des valeurs locatives dans le secteur de l'immobilier d'habitation. Et donc le prix de l'immobilier spinalien en général, certains agents parlant de 10% de décote après les 15% subis depuis 3 ans. De quoi mécontenter nombre d'électeurs-épargnants que l'on peut tondre à loisir car ils sont captifs de leur propriétés difficilement vendable.

Tout va très bien madame la marquise, l'enfer est pavé de ce que nous savons.

 

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