Faites ce que je dis....

Publié le par Marcelle LHEUR

Faites ce que je dis....

Furieuse toute  rouge  je suis. Furieuse de retrouver des dérives plus que moralement condamnables de la part de la haute administration ou de nos politiques, révélateurs d'une toute puissance ( ou d'une inconscience) assises sur les pratiques immémoriales de connivence entre élus, exécutif et fonctionnaires. Et ce n'est même pas une affaire de gros sous! Je ne veux pas parler de l'affaire Cazeneuve, mais de l'alliance de la carpe et du lapin, d' Urvoas et Sollère, d'un garde des Sceaux qui a tellement milité pour l'indépendance de la magistrature qu'il s'est cru libéré des règles du secret et d'un député LR devenu tellement constructif qu'on peut, sans se tromper, le qualifier de militant de l'opportunisme.

 

Distance et proximité

Tout comme en matière de journalisme, et toujours sans vouloir donner de leçon du loin de ma province,  il me parait essentiel de souligner l'importance pour nos élus d'être à la fois proches (humainement parlant) de leurs collègues politiciens et distants en même temps. En fait surtout distants,  afin de préserver l'esprit du mandat confié par leurs électeurs, leur indépendance intellectuelle et intégrité politique sinon morale. Un peu trop de proximité entre élus, et ne voilà t-il pas que des enquêteurs judiciaires ont pu constater qu'un ministre de la justice avait envoyé des documents concernant une enquête judiciaire en cours au député concerné par les poursuites. Qu'on me permette de souligner avec un innocent sarcasme propre à mon approche des 70 ans qu'il s'agit d'un bel exemple de solidarité entre adversaires politiques potentiels. Et chose étonnante, pas un seul fonctionnaire du Ministère pour refuser de transmettre les éléments ou mettre un frein à la transmission aux politiques, arguant de l'illégalité d'une telle demande?  Attention, à cet endroit  de l'article je vais vous en mettre plein la vue avec des mots compliqués tirés de mon époque passée ou j'étais auditrice libre en université de droit . Est ce compliqué de dire que "ce que vous me demandez là est une prévarication, à la limite de la concussion répréhensible par la Loi". Une telle déférence aux hiérarques, à la limite du caporalisme, n'est pas justifiée par un état de nécessité ou de dépendance de la part de hauts fonctionnaires  par essence protégés par leurs statut! La compromission deviendrait-elle la règle au bout de quelques mois de collaboration dans un ministère? Ceux qui ont suivi et compris ce vocabulaire sont de ma génération....

...Pas ce que je fais!

Ramené à mon niveau de veuve-retraitée, autant dire que si je vois une voisine faire faire ses besoins à son kiki-d'amour, sur le palier d'une habitation je n'attends pas que quelqu'un marche dedans pour intervenir! Une incivilité de proximité nécessite une intervention de proximité. Et je ne dérange pas la municipale pour cela, je fonce voir le ou la responsable de la déjection canine. Idem pour les élus, ils ne devraient pas avoir  besoin de Canard enchainé! A la grecque, en exilant leur collègue à titre conservatoire!  Dans le registre des effets collatéraux, comment voulez vous qu'une telle immoralité sur le plan national et juridique ne porte pas à conséquence sur l'image d'intégrité des politiciens et même de la haute administration dans leur ensemble? Que le grand public n'en arrive pas à conclure au complot avec cette endogamie immémoriale qui a mené à des consanguinités schizophréniques. Faute de thérapie médicamenteuse ou d'une absence chronique de courage des politiques pour faire le ménage devant leur porte, révoquer élus et fonctionnaires par la vox populi va finir par faire son chemin chez les citoyens.

Avec Anticor, pour traduire Urvoas devant la Cour de justice de la République

 Les habitués du "padamalgame" vont nous ressortir qu'il ne s'agit que d'un épiphénomène, une amitié particulière entre un garde des Sceaux-ancien député ( qui a acheté sa permanence parlementaire de Quimper avec ses indemnités de représentation parlementaire ) et l'un de ses collègues (qui fait actuellement l'objet d'une enquête pour fraude fiscale, blanchiment et trafic d'influence). Une broutille. Comment se fait-il qu'aucun élu n'ait condamné publiquement une telle attitude, devenue publique par le travail de la presse indépendante. Qu'Anticor soit la seule organisation qui réagisse?  Qu'aucun magistrat ne puisse saisir spontanément, comme un vulgaire lanceur d'alerte, la Cour de Justice de la République? Si l'on ne veut pas cimenter un mécontentement général, une réaction rapide est indispensable...

Marcelle LHEUR

Publié dans Humeur et opinions

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